Le soir du jeudi 8 mai, une fumée blanche s’est élevée de la cheminée de la chapelle Sixtine. Cela s’est produit à 18h08. L’apparition de la fumée blanche, suivie du son des cloches de la basilique Saint-Pierre et des ovations joyeuses de la foule, indiquait qu’un pape avait été élu. Il s’agit du cardinal Robert Francis Prevost (14.09.1955) de Chicago, qui a pris le nom de Léon XIV.

Léon XIV maîtrise couramment sa langue maternelle, l’anglais, ainsi que l’espagnol, l’italien, le français et le portugais, et il comprend les textes écrits en latin et en allemand. Mais que s’est-il passé dans la chapelle Sixtine juste avant l’apparition de la fumée, et que se passe-t-il avant que le cardinal protodiacre Mamberti ne sorte sur le balcon de la basilique Saint-Pierre pour annoncer qu’un nouvel évêque de Rome a été élu ? Lorsque la fumée blanche s’est élevée de la cheminée de la chapelle Sixtine, le monde entier a appris qu’un nouvel évêque de Rome et successeur de l’apôtre Pierre avait été élu.

Mais que s’est-il passé sous les voûtes ornées des fresques de Michel-Ange quelques minutes plus tôt, et que se passera-t-il jusqu’au moment où le nom du nouveau pape sera annoncé, après le « Habemus Papam » (Nous avons un pape) proclamé par le cardinal français Dominique Mamberti depuis la loggia des Bénédictions de la basilique Saint-Pierre ?

Le rituel du consentement

Conformément aux règles de l’Ordo rituum Conclavis et de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, l’un des cardinaux présents dans la chapelle Sixtine a obtenu la majorité requise des voix, et l’élection s’est déroulée de manière canonique. Le premier cardinal dans l’ordre et l’ancienneté (ou, s’il a été élu, le second dans l’ordre et l’ancienneté) a demandé, au nom de l’ensemble du Collège des électeurs, le consentement de l’élu en latin avec ces mots : « Acceptez-vous votre élection canonique comme pape ? »

Dès que le consentement a été donné, il a posé la question : « Comment souhaitez-vous être appelé ? » Ensuite, le maître des cérémonies liturgiques pontificales, agissant en tant que notaire et en présence de deux cérémoniaires comme témoins, a rédigé un document attestant le consentement du nouveau pape et le nom qu’il a choisi.

Conclusion du conclave

Le conclave, comme le stipule la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, prend fin après que le nouveau pape a donné son consentement à son élection, « à moins qu’il ne décide autrement ». Alors, le substitut du Secrétariat d’État, le secrétaire pour les relations avec les États et tous ceux qui doivent discuter de questions urgentes avec le pape élu peuvent entrer dans la chapelle Sixtine.

Fumée et « Salle des larmes »

Après le rituel du consentement, tous les bulletins de vote et autres documents utilisés lors de l’élection ont été brûlés, et la fumée blanche a confirmé qu’un nouveau pape avait été élu. Pendant que les fidèles sur la place Saint-Pierre se réjouissent et que le monde entier attend de connaître le nom du nouveau pape, l’élu quitte la chapelle Sixtine et entre dans la sacristie, appelée « Salle des larmes ». Là, avec l’aide du maître des cérémonies liturgiques, il revêt l’une des trois tenues papales préparées à l’avance.

Première cérémonie, hommage et « Te Deum »

De retour dans la chapelle Sixtine, le nouveau pape prend place sur la cathèdre, et une brève cérémonie suit, introduite par le cardinal qui est le premier dans l’ordre des évêques. Le premier des cardinaux prêtres lit un passage de l’Évangile, qui peut être : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » ou « Pais mes brebis ». Enfin, le cardinal protodiacre récite une prière pour le successeur de Pierre tout juste élu. Ensuite, tous les cardinaux présents s’approchent tour à tour du nouveau pape pour lui rendre hommage et lui exprimer leur obéissance. Puis, tous ensemble, ils chantent l’hymne « Te Deum », entonné par le nouveau pape.

Prière du nouveau pape dans la chapelle Pauline

Le cardinal protodiacre Dominique Mamberti arrive sur le balcon de la basilique et annonce au peuple le résultat de l’élection et le nom du nouveau pape, en disant : « Annuntio vobis gaudium magnum : habemus Papam ! » (Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape !). Pendant ce temps, le nouveau pape, quittant la chapelle Sixtine pour se rendre sur le balcon, s’arrête dans la chapelle Pauline, où il prie en silence devant le Saint-Sacrement, puis continue son chemin vers le balcon, d’où il salue le peuple et donne la première bénédiction apostolique « Urbi et Orbi ».

Ses premiers mots furent : „Pax vobiscum omnibus“ (Que la paix soit avec vous tous).   Dans ce discours, le pape Léon XIV a souligné l’importance du dialogue, de l’amour et de l’unité (In Unitate), appelant les fidèles du monde entier à rechercher la paix et la solidarité. Il a exprimé sa gratitude envers ses prédécesseurs, en particulier le pape François, et a manifesté son désir de poursuivre la voie qu’il a tracée, tout en introduisant son propre style de leadership, décrit comme plus réservé et discret, mais fermement ancré dans la foi.   Le pape Léon XIV a également remercié ses soutiens et son ancien diocèse au Pérou, s’exprimant en italien et en espagnol, reflétant ainsi son expérience internationale et ses liens étroits avec l’Amérique latine.   Le nom qu’il a choisi, Léon XIV, fait référence au pape Léon XIII, qui s’est distingué dans l’histoire avant tout comme le pape appelant à la paix dans le monde entier (Pax Christi), connu également pour ses efforts de réforme et sa défense des droits des travailleurs. Ce choix pourrait indiquer que Léon XIV est un potentiel Apôtre de la Paix mondiale.   Que le Dieu Très-Haut (Deo Volente) l’accompagne dans la réalisation de ces objectifs !